Noir c’est Noir : Mör de Johana Gustawsson @JoGustawsson @LilasSeewald @BragelonneFR @Bragelonnedeals

Mon agonie se compte en mois. Des semaines passées à garder pour moi l’effet que Mör a eu sur mon esprit et mes émotions. Pourquoi avoir attendu? Simplement pour trouver les mots justes pour faire honneur à ce polar sanglant, et son alter-ego anglais. Mais l’attente s’arrête ici!

Vous pouvez retrouver ma critique de la version anglaise, Keeper, ici! Click here to find my review of Keeper, the English version.

Titre : Mör (Roy et Castells #2)
Auteur : Johana Gustawsson
Maison d’édition : Bragelonne
Date de parution : 2017
Format: grand format
Source: éditeur
Note: ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

En Suède, sur les rives d’un lac, un tueur abandonne un corps dépecé, les seins, les cuisses et les fesses amputés. À Londres, une femme disparaît. Ses chaussures sont déposées devant chez elle, dans un sachet zippé. Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, un serial killer enfermé depuis dix ans, à perpétuité. Comment expliquer qu’ils recommencent ?
Pour remonter aux racines du mal, la profileuse Emily Roy et l’écrivaine Alexis Castells doivent affronter leur propre passé…

Lorsqu’on parle de littérature française, j’ai souvent en tête des classiques que je ne veux pas lire, des attentes sur une langue travaillée au couteau mais qui n’a aucun sens pour moi, des histoires qui ne me transportent pas. Et puis des miracles se produisent. Un an auparavant, mon intérêt pour la lecture française s’est réveillée. Je le dois à Johana Gustawsson et sa plume acérée, rouge comme le sang, et son style si particulier qui vous emmène dans les profondeurs les plus obscures.

Emily Roy et Alexis Castells sont de retour, pour mon plus grand plaisir. Ce deuxième opus ne laisse rien au hasard. Le passé hante les pages et les personnages, envahissant leurs cœurs et leurs ombres pour les pousser toujours plus loin dans les méandres de l’esprit. L’auteure renforce ici sa place de grande dame du crime. Pas de pauses, pas de répit, le récit se fait fluide, intense, étouffant et tellement réaliste qu’on se croit dans un cauchemar duquel on ne veut se réveiller. Parce que Johana Gustawsson joue avec Jack l’éventreur, une narration flottant entre le passé et le présent, et des personnages aussi forts que vulnérables, pour nous offrir le meilleur du polar noir.

Tranchant, chaque chapitre apporte son lot de questions et d’émotions dans une parfaite danse macabre qui transporte le lecteur dans un autre monde, bien trop proche du notre. Je n’ai pu retenir quelques frissons à la lecture de certains passages, tout comme mon cœur n’a pu résister aux sentiments provoqués par les événements. Mör est une descente aux enfers dont on se délecte grâce à l’élégance et au talent de l’auteure pour nous immerger dans l’horreur en gardant une part d’humanité, une flamme vacillante dans les recoins les plus sombres. Il m’est impossible de parler de l’enquête en elle-même sans prendre le risque de dévoiler le moindre élément qui pourrait gâcher l’expérience de la lecture.

Chaque personnage, principal ou secondaire, tous se retrouvent, se mélangent, et font partie du puzzle géant imaginé par Johana. Leurs émotions vous prennent en otage, les événements vous tordent les tripes. Et pourtant vous en voulez toujours plus. Voila le signe d’un polar intense fait dans les règles de l’art, dont l’encre rouge de la plume n’a pas fini de sécher.

Mör se dévore, Mör se découvre, Mör amène le noir français à la plus haute place de la littérature. Mör est une lame écarlate qui fait des ravages.

Johana Gustawsson vit à Londres, avec son fils et son mari. Block 46 est son premier roman. Petite-fille de déporté, elle plonge au cœur de la folie meurtrière et ravive la mémoire des crimes nazis. Mör est le second opus de la série Roy et Castells.

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